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Visitor Q : La vie n’est pas toujours rose au pays du soleil levant (5/5)

Réalisateur : Takashi Miike

Date : 2001

Avec : Kenichi Endō, Shungicu Uchida, Kazushi Watanabe



Voici un film qui sera marqué dans nos mémoires. L’histoire retrace la vie d’une famille des plus atypiques. Le père, interprété par Kenichi Endō, tente par tous les moyens de relancer sa carrière de documentaliste, alors que la mère se prostitue pour s’acheter de la drogue. La fille se prostitue aussi, mais pour de l’argent principalement, quitte à accepter celui de son père. Le fils bat sa mère et se fait lui-même maltraiter à l’école. Alors que les jours se répètent, un inconnu s’invite soudainement dans la maison de cette famille…



Nous pouvons vous certifier qu’il est difficile d’imaginer un scénario plus farfelu et dément que celui-ci. Les quatre personnages se croisent tous un centre : l’inconnu. Il ne parle quasiment pas, mais agit dans un but précis : refonder l’équilibre de cette famille au bord de l’explosion. Ce film fait partie du thème de l’amour (ou amour incongru). En effet, l’interprétation que fait Takashi Miike est pour le moins iconoclaste ! Scatophilie, inceste, nécrophilie et prostitution, vous êtes servis. Outre ces passages choquants et marquants, le rôle de la mère dans le film est central. Dans une famille japonaise traditionnelle – selon la vision du réalisateur Takashi Miike - l’équilibre de la maison repose sur les devoirs matrimoniaux et maternels de la mère. Lorsque celle-ci retrouve sa féminité, notamment avec la scène de l’autostimulation des tétons, le personnage retrouve sa fonction primaire : celle de mère et d’épouse.


Takashi Miike a un goût très prononcé pour la violence physique comme morale. Son film Audition qui force inconsciemment le spectateur à apprécier un personnage sadique et cruel en est l’illustration. Par ailleurs, ce film a été le seul de ses productions à avoir été diffusé en France, comme quoi l’art n’est pas toujours universel. Enfin, beaucoup de bruits dans le film sont grossis et exagérés, afin de produire un effet de démesure et cela nous a fait penser aux films de Jacques Tati, notamment Le voyage de Monsieur Hulot. "Plusieurs scènes ne parlent pas. Elles sont, elles bruitent, et elles observent" disait Masha Makeïef à propos de Playtime de Jacques Tati. Cette citation peut s’appliquer au film, car le réalisateur a utilisé le procédé de stéréophonie (son reproduit en studio afin de le déformer) d’une manière qui se rapproche de celle de Jacques Tati.



Nous n’en dirons pas plus. Ce film s’interprète de différentes manières, à vous d’en juger !



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