La mort de Staline (3/5)
N.B.: oui, le titre craint.
Réalisateur : Armando Iannucci (Veep)
Acteurs : Steve Buscemi (Boardwalk Empire), Simon Russel Beale (Penny Dreadful), Jason Isaacs (Star Trek : Discovery, A cure for life)
1953. Année marquée par la fin de la guerre de Corée et la mort d’un homme qui, quoi qu’on en dise, a marqué l’histoire. Mais un point n’est jamais trop détaillé dans nos livres d’Histoire : comment s’est donc passée la succession au poste suprême de Secrétaire général d’un pays aussi puissant que l’URSS ?
Il n’y a pas à dire : cette comédie – inspirée de faits réelles – est pour le moins… Comique (diversité du vocabulaire proportionnelle au nombre de lecteurs so fuck it).
Premièrement (fin de l’année, on part sur du plan-plan), j’ai vu Wes Anderson. On voit un certain nombre de plans symétriques et des scènes où les personnages semblent irréels, surfaits (comme leur façon de courir, assez droite, carrée sans aucun naturel). Irréalité qui semble être accentuée par l’insensibilité de l’entourage politique face à la mort de Staline.
D’ailleurs l’entourage : on-a-dore. Avec un Krouthchev en apparence inoffensif et simplet, un Malenkoviette (Malenkov/soviet/marionnette, joke, hashtag, lol) qui nous donne juste envie de dire « oh, honey… », et un Zhukov… 100% Russkof : l’humour British fait encore une fois mouche.
Ensuite le fameux « inspiré de faits réels… » va nous intriguer jusqu’au bout : mais où donc se situe la frontière ? En effet, bien que nous ayons tous des connaissances théoriques sur les dessous de l’URSS (par-dessous j’entends manigances bien sûr), on a du mal à distinguer le réel de la fiction, essentiellement de par cet humour omniprésent (lui-même basé sur une insensibilité générale). Cette période de l’histoire est traitée avec tellement de légèreté qu’on en vient à douter de sa vraisemblance (accentué par la très vague ressemblance des acteurs avec les personnes historiques).
Jusqu’à présent, je n’avais jamais vu de films comiques à 100% côté URSS et sans « propagande » pro Américaine (cf certains films de guerre…). Même si certaines blagues tombent parfois à plat (après tout, comme un futur bilan positif de la présidentielle de Trump, la perfection est impossible), je dirai qu’il se rapproche assez bien d’une vision occidentale de l’humour Russe : sans pitié pour le passé, et encore moins pour le présent.