top of page

Contes Immoraux : le film aux mille seins nus (2,8/5)

Réalisateur : Walerian Borowczyk

Acteurs : Paloma Picasso, Fabrice Luchini (Potiche)

Date : 1973



Contes Immoraux est un film d’anthologie Français, connu pour avoir été le film le plus sexuellement explicite lors de sa sortie. 4 petites histoires indépendantes les unes des autres constituent la trame générale. La première met en scène Fabrice Luchini, lequel apprend à sa cousine l’art de la fellation, tout en expliquant les mouvements de marée. La seconde histoire met en action une jeune fille, auparavant violée par un vagabond, à la recherche d’un plaisir solitaire. Les deux dernières sont les plus prenantes. On retrouve en troisième partie une bribe de la vie controversée de la Comtesse Báthory (Paloma Picasso), adepte de bains de sang de vierge afin de rester jeune et belle. La partie finale met en lumière Lucrezia Borgia, la fille du pape Alexandre VI, qui rend visite à son père et son frère et avec lesquels elle entretient une relation incestueuse. Des fellations, de la masturbation, l’apologie du plaisir lesbien et l’inceste sur fond de musique classique, nous vous présentons les Contes Immoraux !


Le titre n’est pas anodin, ce film tient à montrer la femme nue dans son ensemble avec d’autres femmes nues à but purement décoratif. D’un point de vue critique, nous avons apprécié les troisième et quatrième histoires pour leur forme artistique, leur trame et les dérives sexuelles observées. Mais la femme est purement considérée comme un objet de désir. Après tout, la société de 1973 était bien plus machiste qu’aujourd’hui. Et la femme n’avait encore qu’un rôle mineur dans la société (loi Veil seulement en 1975) où beaucoup de choses lui étaient interdites. La première histoire sur la marée/fellation met en relation deux personnages : le cousin, plus âgé de 4 ans que sa cousine, et ladite cousine. Le cousin est représenté comme personnage omniscient car personnage masculin. Celui-ci parle, raconte et dirige l’action. La cousine a un rôle de potiche, qui exécute ce qu’on lui dit de faire. Nous avons mal compris l’implication de cette histoire dans le synopsis global, bien qu’il soit question d’un thème sexuel, à savoir la perte d’innocence et de virginité, le cadre ne coïncide pas avec les trois autres histoires et casse la continuité de la trame. La deuxième histoire est assez comique, puisqu’elle illustre la foi déraisonnée d’une jeune pieuse envers le Christ, quitte à lui ériger un orgasme. La troisième histoire avec la Comtesse Elisabeth de Báthory, noble hongroise du XVIème siècle, est notre préférée, d’autant plus que Paloma Picasso interprète le personnage et que ses apparitions au cinéma sont très rares. La Comtesse, au penchant lesbien, se fera arrêtée par la garde royale. Néanmoins, il est impossible de savoir si l’arrestation concerne le massacre de jeunes vierges ou son homosexualité. Nous avons apprécié le clin d’œil au passé très sulfureux et controversé de la véritable Comtesse de Báthory. La dernière histoire illustre la décadence de l’Eglise à la fin du Moyen-Age, notamment avec l’exemple incestueux de la famille Borgia. Famille très puissante et influente au XVème siècle, elle pâtit d’une sinistre réputation en partie forgée par ses ennemis politiques. Le film met en lumière l’inceste, entre le pape Alexandre VI, sa fille et son fils.


Très critiqué à l’époque par le public pour avoir montré presque mille seins nus, le film remporte tout de même le Prix de l’Âge d’or en 1974. La musique composée pour l’occasion par Maurice Le Roux, compositeur et musicologue français, est sans égal. Ce film aux allures de Salò ou les 120 Journées de Sodome de Pier Paolo Pasolini saura vous faire voyager aux royaumes du plaisir, alors arrêtez de vénérer Emmanuelle de Just Jaeckin et venez apprécier l’érotisme dans toute sa splendeur !

À l'affiche
À lire aussi...

Archives

bottom of page