Le musée des merveilles (2,5/5) : un retour calme et doux vers l'enfance
Réalisateur : Todd Haynes (Velvet goldmine, Loin du paradis)
Acteurs : Oakes Fegley (Peter et Elliott le dragon), Millicent Simmonds, Julianne Moore (Loin du paradis, Hunger Games)
Nous suivons l’histoire de deux enfants ; Rose, sourde et malentendante en 1923, et Ben, devenu sourd à la suite d’un accident en 1977. Les deux ont un point commun : aller à New York. La première pour rencontrer une célèbre actrice pour laquelle elle semble avoir une mystérieuse admiration. Le second pour retrouver son père inconnu à la suite de la tragique mort de sa mère.
Par le résumé, on aura deviné qu’il y aura tout au long un parallele fait entre les deux personnages principaux. Et au vu de la difference d’époque, on se doute qu’il y ait un lien plus profond qui les unit, outre leurs épopées communes pour New York, le musée d’histoire naturelle en étant la représentation, le symbole d’un lien perdu et inconnu pour les deux protagonnistes. Ce ne sera donc pas pour l’énorme intrigue qu’on regardera cette œuvre.
Sa particularité repose sur l’alternance même de l’aujourd’hui et du jadis. L’un étant en couleur et accompagné de musiques actuelles (enfin, de 1977). L’autre fait sur le modèle des films muets : noir et blanc et personnages effectuant de grands gestes, nous montrant ainsi, non seulement comment Rose perçoit le monde, mais aussi, ne pouvant même pas lire sur les lèvres, son isolement par rapport à celui-ci. Pour faire court : c’est comme regarder un film muet sans les écrans noirs de textes expliquant la situation et les dialogues.
De manière générale, la musique est plus qu’agréable et est certainement le point fort du film : on alterne entre des musiques douces et classiques de l’amérique d’antant, avec celles des années 1970 comme David Bowie ou du rock. Elles est d’autant plus importante que les dialogues sont rares ; le son aura le rôle exclusif de transcrire les émotions des enfants. Mission à demie réussit : nous voyons leur desespoir et leur solitude, sans pour autant les ressentir nous-même. Nous restons les observateurs que nous sommes.
Cette hymne à l’enfance nous fera penser à des films comme Narnia sans le fantastique mais suivant par moments les mêmes codes (musique « angoissante », bruit soudain précédé d’un calme plat etc). Avec un coup de cinéma d’animation, ce film est parfait pour un retour calme et doux vers l’enfance.