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Dr Strangelove "gentlemen, you can’t fight in here : this is the war room !" (4,5/5)

Réalisateur : Stanley Kubrick (Full metal jacket, shinning)

Acteurs : George C. Scott (Patton, 12 hommes en colère), Peter Seller (A la recherche de la panthère rose)

Sorti en 1964, cette comédie satirique se passe en pleine guerre froide. Le général Jack Ripper (en français l’éventreur…) frappé de paranoïa complotiste, décide d’exécuter le plan R (qui consiste à déclencher une guerre nucléaire en frappant l’URSS avec ses B-52). Afin d’éviter une escalade mondialement fatale, le président des Etats-Unis commande une réunion d’urgence en cellule de crise (the war Room).


Donc nous y voilà. On peut dire que ce film se déroule sur trois décors differents : la base du général Ripper (où on aura droit à ses justifications complotistes), la war room (où on aura droit à un spectacle d’incompétence générale) et l’avion B-52 (qui commencera les hostilités). Ca doit certainement être une des raisons pour lesquelles ce film n’a pas pris une ride.

Considérant l’histoire en elle-même et connaissant le contexte brûlant de la guerre froide (blague mise à part), ce scénario peut presque être vu comme réaliste, ou plutôt très probable ; nombre de fois où l’on a cru à une guerre nucléaire en naissance… Cette œuvre n’a fait qu’illustrer cette probabilité d’annihilation totale sous couvert d’humour noir qui nous a beaucoup plus (évidemment).


Passons au plus important, au plus marquant, au plus grandiose : les acteurs. Ils se résument à deux protagonistes : Peter Sellers et George C. Scott.


Déjà le premier : non seulement il joue 3 rôles, mais surtout totalement différents (Dr Strangelove, un savant fou, capitaine Mandrake un anglais et le président Muffley). Et bien sûr, à merveille ; le Dr Strangelove, qui, frappé d’une maladie communément appelé le syndrome de la main étrangère (et surnommé syndrome du Dr Strangelove à sa découverte), nous fera un de ces rares saluts Nazi qu’on va adorer voir juste au moment où il émet la possibilité d’avoir à selectionner, selon certains critères, les survivants à une attaque nucléaire (dans un bunker prévu à cet effet). Le capitaine Mandrake, un bon petit Anglais ; calme et réservé même en période de crise mais capable d’acte « héroïque », une fois le danger sur sa personne écarté. Et enfin, le président Muffley, nous rappelant légèrement notre bon vieux Hollande à l’américaine…

Pour la petite anecdote, il est le seul acteur de l’histoire a n’avoir été nominé qu’une seule fois, pour un oscar, pour trois rôles.


Ensuite le second. On vous avoue, il est notre petit coup de foudre. Il ne joue qu’un seul personnage (Général ‘Buck’ Turgidson, le supérieur de Jack Ripper), mais, qu’il est bon ! Il est l’archétype même du gradé : catholique, républicain, anti-communiste, carré, franc et… disons pragmatique. En effet, dans un contexte de politique de dissuasion nucléaire, puisque le mal a déjà été lancé, à la question ‘comment éviter une destruction totale ?’, il répondra tout simplement : autant y aller à fond et leur lancer tout ce qu’on a. Ainsi : « no more than 10 to 20 million killed, tops ! ». Comme quoi, il n’y a pas que le Dr Strangelove who learned to stop worrying.


Ainsi, le talent de ces acteurs allié à l’humour de Kubrick dans un contexte politique tendu, nous a donné lieu à un chef d’œuvre classé 3e meilleure comédie de l’histoire du cinéma, et à juste titre.


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