Sicario : un thriller réussi (4/5)
Réalisé par Denis Villeneuve, avec Benicio del Toro, Emily Blunt et Josh Brolin
Le film dépeint la lutte contre la drogue aux Etats-Unis de façon réaliste, et ça paraît tout à fait réussi.
Les Etats-Unis sont la destination prisée de la drogue produite dans l’Amérique latine. Malgré les opérations répressives menées sur tout le nouveau continent, la drogue et les cartels menacent encore la sécurité de nombreux Américains. Le FBI, qui lutte sur le territoire national contre les plus gros bonnets, découvre de plus en plus d’atrocités et une escalade de la violence malgré leurs nombreuses actions. Kate, agent du FBI, est alors perçue par ses supérieurs comme apte à participer à des actions de plus grande envergure avec de nouveaux organismes de sécurité. Idéaliste, elle assistera à des atrocités et à des manquements aux principes fondamentaux des Etats-Unis lors de ces opérations dont elle n’est que très peu informée. Que faire et que penser face à cette violente lutte contre la drogue qui semble mieux porter ses fruits que toutes les opérations qu’elle ait pu mener avec le FBI ?
Une réalisation soignée
On n’en attendait pas moins du réalisateur. Les paysages sont magnifiques, les prises de vue soignées et le tout donne un résultat très esthétique. La tension s’installe tout au long du film : Denis Villeneuve réussit là un coup de maître. En effet, la bande sonore accompagne les scènes les plus stressantes de basses qui font pressentir le pire, sans jamais dériver dans les plus insupportables clichés du thriller. La réalisation se veut authentique : le film cherche à nous faire vivre cette lutte contre la drogue de l’intérieur. Pour cela, on participera à des opérations nocturnes ou à des transferts de prisonniers des plus réalistes. Accrochez-vous !
Une histoire efficace
Sans s’empêtrer dans des complications scénaristiques inutiles, le film, par le biais d’un agent du FBI plein de bonne volonté, révèle bien la violence et le non-droit qu’implique l’activité souterraine de la drogue du côté des narcotrafiquants, y compris concernant leurs concurrents. La psychologie des personnages est intéressante, en particulier celle de Kate et Alejandro.
Des acteurs qui font le taff
Rien d’exceptionnel de ce côté-là, rien à redire non-plus. Mention spéciale à Benicio del Toro qui réussit à bien retranscrire la complexité d’un personnage différent de tous ceux qu’il a pu jouer, sans nous le rendre détestable.
Mais…
Sicario est à déconseiller à ceux qui attendent d’un film qu'il bouge et qui ne laisse aucune minute de répit à son spectateur. Certes, le film nous laisse sous une tension constante, mais son rythme est lent et cela peut déplaire…
Sicario a voulu dépeindre la lutte contre la drogue aux Etats-Unis de façon réaliste, et ça paraît tout à fait réussi. Revers de la médaille : certaines scènes sont d’une grande violence, notamment avec une entrée en la matière assez morbide; âmes sensibles, s’abstenir.
On peut dire que le scénariste a cherché à faire simple. Pour certains, cela ne rendra le film que plus efficace. D’autres seront déçus de ne pas avoir assisté à des retournements scénaristiques plus tordus et à une histoire un peu plus théâtrale…
En un mot : authentique. Sicario parvient à nous plonger dans le monde sombre de la lutte contre la drogue et on peut en sortir choqué, outré ou bien soulagé. Non, les méchants ne sont pas toujours les Mexicains qui acheminent la drogue vers les Etats-Unis et les gentils sont encore moins les braves Américains qui rentrent dans le jeu des narcotrafiquants pour mieux leur nuire. À voir si vous en avez l’occasion !
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