Seul sur Mars : un film qui n'a pas vraiment convaincu (3/5)

Réalisé par Ridley Scott, avec Matt Damon, Jessica Chastain, Kristen Wiig

Il semble évident que le réalisateur a évité toute prise de risque.

Seul sur Mars, le dernier film de Ridley Scott, met en scène Matt Damon, astronaute, membre de la première exploration martienne. L’œuvre est tirée du roman de science-fiction hyperréaliste du jeune Andy Weir.

Les décors du film sont splendides, très travaillés, sans parler des effets spéciaux de grande qualité.

Juste pour rappel, l’histoire se situe, comme le titre l’indique, sur la planète rouge. Le spectateur peut alors suivre la vie de l’astronaute Mark Watney, isolé sur Mars, après avoir été laissé pour mort par le reste de son équipe.

Avec ce film, Ridley Scott renoue avec le succès. Toutefois, il semble évident que le réalisateur a évité toute prise de risque. On peut penser qu’un choix a été fait entre un travail appliqué et la séduction du public. Ce choix a probablement été opéré suite aux succès mitigés de ses précédents films (Prometheus, Robin Hood et les très - mais alors très - mauvais Cartel et Exodus).

The Martian souffre d’un manque de profondeur. Le jeu des acteurs n’est pas du tout poussé. Le personnage de Mark Watney est plus que superficiel. On aurait pu imaginer quelques scènes de mise en abîme du personnage. Que Neni ! Les sujets de la psychologie, de l’isolement ou de la solitude ne sont pas ou presque pas abordés. A mon sens, tout l’intérêt du film aurait pu résulter d’une de ces deux études...

Il est dommage d’être passé à côté d’un grand film potentiel même s’il faut tout de même reconnaître un travail assez soigné en termes d’effets spéciaux.

En conclusion, même si The Martian a su rencontrer son public malgré le manque d’audace de son réalisateur, venant sévèrement pénaliser l’œuvre.

Rien à voir avec ce qui a pu éclore de l’esprit brillant du cinéaste. On peut notamment penser à l’excellente série Alien. Reste à espérer que ce succès en demi-teinte vienne booster l’inventivité et la confiance de Ridley Scott.

Il faut toutefois noter qu’il est assez aisé de passer outre le manque de fond, de se laisser aller à un moment de détente et de profiter du paysage martien qui s’offre à nous.