Inside Llewyn Davis : un film qu'on vous conseille ! (4/5)
Réalisé par Joel et Ethan Coen, avec Oscar Isaac, Carey Mulligan et Justin Timberlake.
Il suffit de suivre la balade !
Inside Llewyn Davis retrace un bout de l’histoire d’un jeune chanteur de folk new-yorkais, Llewyn, personnage interprété par Oscar Isaac (connu uniquement pour ses rôles secondaires dans Drive ou bien Robin des Bois, bientôt à l’affiche du prochain Star Wars). Assombri par le suicide de son partenaire, Llewyn semble avoir renoncé à ses ambitions ; il va et vient sans vraiment savoir où cela le mènera, tentant vaille que vaille de vivre de sa musique. Eternel baroudeur, sans pied à terre fixe, il crèche là où l’on veut bien de lui, chez des amis, de la famille, de vagues connaissances, chez Jean (Carey Mulligan, que l’on a vu dans Drive ou encore Gatsby le Magnifique), la petite copine d’un ami qu’il a mis enceinte… Il finira par entamer un voyage à destination de Chicago, au détour duquel il décide d’auditionner auprès du directeur d’une grande maison de disques, sans grand succès…
Il faut voir ce film comme une longue balade folk, qui n’a pas vraiment de point de départ ni de point d’arrivée. D’ailleurs, l’histoire finit comme elle a commencé. Les amateurs de scénarios riches et construits seront peut-être donc déçus par le vide narratif de l’œuvre des frères Coen. Mais, cela dépend du regard que l’on adopte. Il suffit de suivre la balade ! Llewyn enchaîne les mésaventures, toutes plus incongrues les unes que les autres, en partie à cause de tous ceux qui croisent sa route, névrosés, excentriques, loosers, dépressifs, etc. Bref, ils ont tous un grain, mais aussi pas mal d’humour et de répartie ! Lui, nous est livré brut de pomme, sans doute volontairement, peut-être pour que l’on apporte nous-même du sens et que l’on appréhende le musicien progressivement, mais sans jamais parvenir à le saisir entièrement. Plus le film avance, plus notre sentiment à son égard se précise. On a beau le sentir parfaitement détaché, extérieur à tout, complétement paumé, transpirant la mélancolie, triste, blasé, amère, parfois même blessant, on s’attache quand même à lui, à sa sensibilité qui s’exprime parfois, à l’air penaud et coupable qui imprègne constamment son visage. En bref, si l’on est à la recherche d’un film un peu décalé, agrémenté d’une bande son sympathique, dans lequel on a juste à se laisser porter, Inside Llewyn Davis est le film de la situation !
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