Hunger Games - La Révolte Partie 1
Réalisation : Francis Lawrence, avec Jennifer Lawrence, Josh Hutcherson, Liam Hemsworth.
Hunger Games, où la saga qui a propulsé le genre de la dystopie pour ado dans la machine à blé Hollywodienne.
La recette est simple : prenez un système autoritaire, ajoutez-y une grosse pincée d’injustice, et une ado lambda. Faire revenir l’ado lambda dans l’injustice, secouez jusqu’à l’obtention d’un héros rebelle. Faites flamber le tout à l’aide d’effets spéciaux derniers cris. Assaisonnez à renfort de triangle amoureux.
Voilà. Donc au cas où vous ne l'auriez toujours pas compris : n’allez pas voir Hunger Games.
Ce qui élevait jadis la saga au-dessus du divertissement tout simple, dans la cour des bons films, c’était son côté novateur sur plusieurs points : elle critiquait l’obscénité de la télé réalité (est-il moral de filmer des gens forcés à se mettre à mort dans une Arène ?), la société de consommation et proposait en guise de héro une héroïne forte et indépendante.
Le rythme – excellent – était également basé sur l’attente des Jeux, la peur que l’on partage avec Katniss, l’héroïne, devant l’idée de tuer ou d’être tuée, et enfin une certaine viscéralité de la mise en scène des Jeux eux-mêmes.
Alors que dire de Hunger Games, La révolte, Partie 1 ? Eh bien, sachez qu'il n’y a pas de Hunger Games. Contrairement aux deux premiers livres – et donc – films, où on voyait se superposer deux plans distincts (le côté dystopique et critique d’une part, le côté survie et drame humain d’autre part), ce qui les rendaient riches, le dernier nous propose l’histoire d’une révolution, traité sans conviction.
La série de films perd en saveur.
Et la sauce ne prend pas. On a eu droit à un melting pot de clichés (« je ne veux pas être un héros », « les dictatures et les injustices c’est mal les mecs… »), et un jeu d’acteur vraiment en deçà. J’avais adoré Jennifer Lawrence dans Happiness Therapy, mais elle nous livre ici un jeu mi-figue mi-raisin, tout comme Julianne Moore ; un casting de qualité, mais qui aura sans doute été mal dirigé et exploité.
La critique de la société d’hyper communication est reléguée au rôle de reliquat.
La communication est là mais elle ne porte plus aucun message, elle fait simplement partie des péripéties et d’un combat de propagande qui ne sert que l’histoire en elle-même.
Parlant de péripéties, le film a vu son rythme perdre en intensité. Il n’y a aucune tension palpable. En bref, le film m’est apparu comme un enchaînement d’évènements faisant plus ou moins avancer l’histoire, pour arriver sur une fin artificielle, le 3ème volet étant découpé en 2 parties.
Les personnages secondaires sont unidimensionels et peu exploités.
Je peux sembler dur dans mes propos, mais il suffisait de regarder la salle et mes bien aimés camarades Kedgers s’endormir les uns après les autres, inlassablement, pour avoir une idée du rendu. Il y avait plus de suspens à savoir qui resterait éveillé jusqu’à la fin de la projection que de suivre la trame de l’histoire.
Oui, on savait que ça foirerait avec Peeta. Oui, on savait qu’une révolte ça se paie et que c’est dur. Maiis quand on est plus occupé à savoir si notre voisine de siège ronflera ou non, c'est que les carottes sont cuites.
En somme: l’histoire pédale dans la choucroute. On s’est tous un peu sentis roulés dans la farine: la saga tourne au vinaigre. Dommage.