Les Amants Passagers (3/10)
Réalisateur : Pedro Almodovar, avec Javier Cámara, Carlos Areces, Raúl Arévalo.
Lorsque des personnages hauts en couleur se retrouvent coincés dans un avion en perdition, c’est Almodovar qui est aux commandes de l’appareil pour nous offrir un moment de folie douce. Mais lorsque plus rien n’a de sens et que les scènes flirtent avec l’invraisemblable, attention à l’atterrissage douloureux…
Après avoir renouvelé son cinéma avec le dérangeant La piel que habito, Almodovar a sans doute cru bon de retrouver ses amours d’antan en réalisant une comédie foutraque et décomplexée. Mais cette parenthèse dans sa filmographie est appelée à disparaitre de nos mémoires aussi rapidement que la vision de ce film, qui est (n’ayons pas peur des mots) un véritable navet.
Pourtant l’idée de base paraissait intéressante : effectuer une métaphore de la société espagnole, en filmant cet avion perdition. Mais dans ce genre de huis clos, la moindre des choses est de suivre des personnages attachants ou charismatiques pour créer une vraie tension comique. A contrario, on se retrouve ici avec une bande de dégénérés antipathiques digressant constamment sur leurs vies inintéressantes au possible.
Almodovar se complait dans une caricature de son cinéma avec ses stewards folles qui ont un pénis à la place du cerveau et ses riches lugubres ou complexés.
Ajoutez à cela un peu de partouze et des viols romantiques pour le coté provoquant et vous obtiendrez ce que Pedro peut vous offrir de pire.
Au final on se rend compte qu’au cinéma aussi, lorsque le pilote ne se contrôle plus on file droit vers le crash aérien.